Le 15 février, le Tribunal administratif de Montpellier a suivi les recommandations du rapporteur en annulant le permis d’aménager délivré par M. le Maire de Saint Clément de Rivière à Décathlon pour le lotissement commercial « Oxylane » aux motifs de son impact dommageable à la viabilité des espèces protégées de chauve-souris et de l’absence de mesures permettant de préserver leur zone principale de chasse. Il a cependant laissé la possibilité à Décathlon de redéposer un permis modificatif. Cette décision montre bien que des arguments de préservation peuvent être entendus face à un projet d’urbanisation.
Le maintien de la biodiversité devrait être une préoccupation majeure. Une étude récente particulièrement inquiétante, portant sur 144 espèces d’oiseaux dans 25 pays européens, révèle la disparition de 420 millions d’oiseaux d’espèces communes en moins de trente ans1 notamment à cause des méthodes « modernes » d’agriculture et de la destruction de leur habitat. La pression exercée par l’humanité sur les écosystèmes est telle que la moitié des animaux sauvages a disparu de la planète en seulement 40 ans. C’est un déclin sans précédent de la biodiversité !
Comment intervenir sur les politiques pour que soient réellement pris en compte les enjeux environnementaux et sociaux actuels ? Il n’existe à nos yeux qu’une voie : les citoyens doivent se réapproprier la politique, en redevenir les acteurs et ne plus se contenter d’une démocratie par délégation. Une nouvelle démocratie, qualifiée de « participative » puisque la participation citoyenne n’est pas implicite dans la démocratie que nous connaissons aujourd’hui. Celle-ci ne peut se contenter d’approuver des décisions ou de gérer un simple budget participatif limité à quelques actions ponctuelles.
Cette nouvelle démocratie doit consister, de manière bien plus ambitieuse, à engager les citoyens à réfléchir à un projet partagé à l’échelle de la cité. Ce sont les citoyens et non les seuls membres d’une liste, qui identifient des actions concrètes à mettre en œuvre sur leur commune, qui construisent leur programme et choisissent leurs représentants. Les élus qui ont de ce fait participé à l’élaboration du programme, ont pour rôle d’animer et de mettre en œuvre, avec les habitants, la politique qui se coconstruit au cours du mandat. Il s’agit d’un changement majeur du rôle des élus. De telles expériences existent déjà ; elles ont un impact positif sur le lien social, l’économie locale et l’environnement. Cette voie nous semble particulièrement pertinente à l’échelle locale.
Pourquoi ne pas l’expérimenter à Montferrier sur Lez lors du prochain renouvellement du mandat municipal ?
Pour ‘Vivons Montferrier’, les élus : Michel Bourelly, Isabelle Ehret et Jean-Marie Prosperi.
Journal Entre Lez et Lironde n°138 – Avril Juin 2018
1 Etude publiée en novembre 2017 par le journal scientifique « Ecology Letters », codirigée par la Société Royale pour la protection des oiseaux